L’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) publie un état des lieux du parc de logements en France. Selon l’institut, le nombre des passoires thermiques a baissé de 7 % entre 2022 et 2023.
La France compte 37 millions de logements en 2023 dont, selon le rapport de l’ONRE, 6,6 millions de passoires thermiques. C’est 380 000 passoires thermiques en moins par rapport à 2022, toujours selon l’étude, qui pointe ainsi une baisse significative de 7 % des logements classés F et G avec le DPE, sans doute grâce à la rénovation énergétique, aucun changement dans le mode de calcul du DPE n’étant intervenu en 2023.
Les passoires thermiques représentent 17,8 % du parc contre 19,5 % en 2022. En Île-de-France, on compte 21,7 % de passoires énergétiques et 47,5 % de logements classés de E à G parmi les résidences principales. C’est dans cette région que l’on trouve la plus grande concentration de passoires thermiques.
Le rapport souligne aussi que les maisons sont souvent plus énergivores que les appartements. Pour autant, c’est parmi les logements de plus petite taille que l’on compte le plus de passoires thermiques.
Passoire thermique : définition
Le terme « passoire thermique » désigne des bâtiments ou logements caractérisés par une très faible performance énergétique, entraînant une déperdition importante de chaleur pour leurs occupants.
Ces constructions inefficaces sur le plan énergétique sont souvent mal isolées ou possèdent d’autres caractéristiques qui les rendent peu économes en énergie.
En d’autres termes, ce sont des habitations qui laissent échapper une quantité significative de chaleur, ce qui se traduit par une consommation énergétique élevée des occupants pour éviter d’avoir trop froid et les coûts importants associés.
Voici quelques exemples de logements-types pouvant être qualifiés de passoires thermiques :
- Les anciennes maisons mal isolées : les constructions anciennes avec une isolation insuffisante peuvent être considérées comme des passoires thermiques.
- Les appartements avec des fenêtres simple vitrage : les fenêtres inefficaces sur le plan énergétique contribuent à des pertes de chaleur importantes.
- Les logements dotés de systèmes de chauffage obsolètes (chaudières anciennes au fioul ou d’autres systèmes de chauffage fossile énergivores).
- Les habitations avec une isolation inadéquate des murs, du toit et du plancher : une isolation de mauvaise qualité voire inexistante entraîne de fortes déperditions de chaleur dans un logement.
- Les bâtiments non conformes aux normes énergétiques actuelles : aujourd’hui, pour être considéré comme décent, un logement doit présenter une consommation énergétique inférieure à 450 kWh/m2/an.
Passoires thermiques : le profil des occupants
L’âge des occupants
Une proportion significative d’occupants des passoires énergétiques est composée de personnes âgées et jeunes. Les personnes âgées notamment, souvent propriétaires de leur logement depuis de nombreuses années, peuvent être réticentes à entreprendre des travaux de rénovation énergétique en raison de contraintes financières ou de la complexité des démarches ou encore de la difficulté à obtenir un prêt.
Le niveau de revenus
En général, ce sont les ménages aux revenus modestes qui sont plus touchés par la précarité énergétique et occupent des passoires thermiques. Les occupants de passoires thermiques appartiennent cependant à des catégories socio-professionnelles variées, ce qui souligne la nécessité d’approches flexibles pour accompagner ces propriétaires.
La composition des ménages occupants
Une tendance émerge quant à la présence fréquente de ménages composés de personnes seules ou de couples sans enfants parmi les propriétaires de passoires thermiques. Ces foyers peuvent être plus vulnérables financièrement et moins enclins à investir dans des rénovations énergétiques majeures.
NOTRE AVIS
Les efforts pour mieux financer la rénovation globale des ménages modestes ont été modérés en 2023, il est donc probable que ce soit l’interdiction de rénovation prévue par la loi Climat et Résilience qui fasse ici effet et incite les propriétaires à engager les travaux.
Si ces chiffres donnent des raisons d’être optimistes, il faut les confronter à ceux de la précarité énergétique, qui elle progresse en France, avec une forte hausse selon la Fondation Abbé Pierre des comportements de privation d’énergie.
Pour en savoir plus, retrouvez notre dossier sur la précarité énergétique dans les copropriétés : https://www.pensermieux.com/dossier-precarite-energetique-coproprietes-etat-des-lieux/.