La Cop 26 (Conférence des Nations Unies pour le Climat) s’est achevée le 13 novembre dernier, jugée décevante par certains, symbolique par d’autres : Penser Mieux l’Énergie vous dit de la Cop26 ce qu’il faut retenir.
Cop 26, ce qu’il faut retenir
105 États, dont la France, signent un Pacte global pour le méthane1
- Engagement à réduire les émissions de méthane d’au moins 30 % d’ici 2030 par rapport à 2020.
- 1er engagement politique mondial en la matière.
- Les pays signataires couvrent près de la moitié des émissions mondiales de méthane et 70 % du PIB mondial.
- La Chine, la Russie et l’Inde, qui pèsent pour un tiers des émissions de méthane, ne font pas partie des pays signataires.
Bon à savoir2
Le méthane est le 2è gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère après le dioxyde de carbone (CO2). Il est à l’origine d’1/4 du réchauffement climatique depuis l’ère préindustrielle (avant la première révolution industrielle). Il est potentiellement beaucoup plus dangereux que le CO2 car sa puissance de réchauffement est par exemple 82 fois plus élevée sur un horizon de 20 ans que celle du dioxyde de carbone.
Mais il est aussi plus éphémère : là où le CO2 peut rester bloqué en l’air pendant des centaines d’années, le méthane disparaît au bout d’environ 10 ans. Les émissions de méthane ont une origine humaine (activité économique) et naturelle (zones humides).
Déclaration de Dacca du Climate Vulnerable Forum (regroupement des pays les vulnérables à la crise du climat)3
Les pays les moins développés demandent le respect de l’engagement de 2009 par les pays riches de leur verser 100 Mds de dollars à partir de 2020 ainsi que la révision des ambitions climatiques à la hausse tous les ans au lieu de tous les 5 ans et une restructuration de la dette des pays les plus pauvres.
Bon à savoir3
Les membres du Climate Vulnerable Forum ne sont responsables que de 5% des émissions totales de Co2 mais sont les premières victimes de la crise climatique.
8 pays (dont le Costa Rica, le Danemark, la France, le Groenland, l’Irlande, le Pays de Galles, le Québec et la Suède) créent l’alliance « BOGA »4 pour « Beyond Oil and Gas Alliance ».
Tous s’engagent à cesser immédiatement la distribution de nouvelles concessions et licences pour la production et l’exploration de pétrole et de gaz sur leur territoire. Ces pays devront aussi décider d’une date de fin pour les licences en cours.
Et aussi…
- 23 États, dont le Canada et la Pologne, s’engagent à diminuer leur production de charbon dans les années 2030 pour les pays développés et dans les années 2040 pour les moins développés5. La Chine, les États-Unis et l’Australie n’en font pas partie.
- 20 pays, dont les USA, la France et le Canada, et 5 banques publiques, s’engagent dès fin 2022 à ne plus financer des projets dans le pétrole, le gaz et le charbon à l’étranger si ceux-ci ne sont pas accompagnés de dispositifs d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre6.
- Promesse de la Chine de réduire son intensité carbone (rapport entre les émissions de gaz à effet de serre et le PIB) de plus de 65 % par rapport à 2005 d’ici 20307.
- L’Inde s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 20701.
- Les participants à la COP26 créent un nouveau marché international du carbone8.
des engagements à long-terme, qui restent encore trop flous
Comme le prévoyait l’Accord de Paris, 150 pays ont révisé leur politique climatique depuis 2015, et une majorité d’entre eux se sont fixé des objectifs plus ambitieux. Ainsi, 82 pays ont désormais un objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Ces nouvelles exigences ainsi que l’engagement sur le méthane devraient permettre de limiter le réchauffement climatique à 2,1° d’ici la fin du siècle selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement9.
Un seul bémol, et pas des moindres : les objectifs formulés pendant la COP sont tous fixés à une échéance longue. Pour beaucoup de pays, aucun objectif précis n’a été déterminé pour 2030. Or avec les politiques climatiques actuelles, les pays du monde entier prennent le risque d’augmenter à court terme les émissions de gaz à effet de serre de 14 % d’ici à 2030 par rapport à 2010 quand il faudrait les réduire de 45 %, pour maintenir le réchauffement à 1,5°C et respecter l’Accord de Paris.
Le « pacte de Glasgow »8, adopté à la fin de la COP26, exige ainsi que les pays signataires révisent à la hausse leurs ambitions nationales en matière de climat dès la fin 2022.
Il prévoit aussi un doublement de l’aide des pays riches à l’adaptation au changement climatique des pays en développement d’ici 2025.