L’Institut pour une Politique Énergétique et Climatique Européenne (IEECP) a dressé dans une étude publiée début mai le bilan de l’impact du Covid-19 sur le marché de l’efficacité énergétique. Malgré l’arrêt global des chantiers pendant le premier confinement, le secteur de la rénovation énergétique résiste à la crise et offre de belles perspectives d’avenir.
L’étude de l’IEECP révèle que l’investissement dans l’efficacité énergétique est globalement resté stable pendant l’année 2020. L’optimisme est même de mise : l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit une hausse de l’investissement en 2021 avec la création d’environ 1,5 million d’emplois dans l’efficacité énergétique dans les prochaines années en Europe.
Le cas de la France
En France, la consommation et l’activité ont fortement chuté pendant les confinements. Le secteur du bâtiment a été impacté négativement avec la suppression d’emplois et une baisse de l’activité de -22,5% pour l’ensemble du secteur résidentiel. Seule la rénovation énergétique a mieux résisté avec une baisse de seulement -8,8%.
Pour autant, pour le moment, aucun impact du Covid-19 et de cette baisse d’activité n’est réellement observé sur le prix du CEE. Mais ce n’est sans doute que partie remise. En effet, compte tenu des délais d’obtention des CEE, les effets des confinements successifs pourraient ne commencer à se faire sentir que d’ici quelques semaines. D’autant que pendant le premier confinement, suite au ralentissement de l’activité, le gouvernement français a rallongé de 6 mois le délai maximum de dépôt de dossier CEE.
L’activité sur le marché français de l’efficacité énergétique est de nouveau intense depuis septembre 2020 grâce au Plan de Relance et ses investissements dans la rénovation énergétique, ainsi que l’élargissement de l’accès à MaPrimeRénov’. Par ailleurs, la réforme du Coup de Pouce Isolation qui prévoit sa révision à la baisse à partir du 1er juillet 2021 a aussi pu avoir un effet sur la reprise de l’activité.
Nouveaux défis de la rénovation énergétique
Alors que le gouvernement français vient de lancer une consultation sur l’avenir du dispositif CEE, la Fédération Européenne des Services en Efficacité et Intelligence Énergétique a jugé lors de la restitution de l’étude que les clés du succès seront son alignement sur les autres aides et sa flexibilité.
Une voie dans laquelle la France s’est déjà engagée avec par exemple un début d’harmonisation des conditions d’obtention du Coup de Pouce Rénovation performante d’un bâtiment résidentiel collectif et de MaPrimeRénov’ Copropriétés.
La prochaine révision de la directive européenne relative à l’efficacité énergétique devra quant à elle relever le défi de mieux lutter contre la précarité énergétique. Elle devrait notamment encourager le soutien des ménages modestes, pour en faire des acteurs essentiels de la transition énergétique.