Depuis décembre 2021, deux nouvelles opérations de travaux dans les bâtiments tertiaires sont éligibles au financement par les CEE : la pose de pompe à chaleur air/air réversible et les travaux de raccordement à un réseau de froid (pour climatisation).
Les propriétaires de bâtiments tertiaires peuvent désormais financer avec les CEE la pose de PAC air air réversible et le raccordement à un réseau de froid. De quoi s’agit-il ? Quel est l’intérêt d’installer une PAC air/air dans un bâtiment tertiaire ou de raccorder un bâtiment tertiaire à un réseau de froid ?
Qu’est-ce qu’une pompe à chaleur air/air ?
Le principe de fonctionnement de la pompe à chaleur est d’absorber les calories d’un milieu pour les restituer dans un autre. Dans le cas de la pompe à chaleur air air, le premier milieu est l’air extérieur dont un fluide frigorigène va absorber les calories, via une unité placée à l’extérieur. Ensuite avec l’aide d’un compresseur, le fluide va restituer les calories dans l’air du bâtiment à chauffer via une ou plusieurs unités intérieures, en fonction du besoin.
Pourquoi installer une pompe à chaleur dans un bâtiment tertiaire ?
L’intérêt principal de la pompe à chaleur est que pour une unité d’électricité consommée par le compresseur, il est possible de produire, en fonction de la température extérieure, 2 à 5 unités de chaleur transmises au bâtiment. On se retrouve alors avec un rendement de chauffage supérieur à 100%. Les pompes à chaleur permettent ainsi de réaliser jusqu’à 70% d’économies d’énergie.
La pompe à chaleur air/air s’installe facilement et est très intéressante en remplacement de radiateurs électriques qui produisent eux 1 unité de chaleur pour 1 unité d’électricité consommée.
Avec la pompe à chaleur air air réversible, le principe de fonctionnement de la PAC peut être inversé en été : il est alors possible de climatiser le bâtiment avec la PAC. Les calories sont alors captées dans l’air intérieur, ce qui permet de le rafraîchir, et évacuées à l’extérieur. Mais attention : en fonctionnement été, la pompe à chaleur a des rendements plus faibles variant de 2 à 4 unités de « froid » pour une unité d’électricité.
Qu’est-ce qu’un réseau de froid ?
Avant de parler de réseau de froid, intéressons-nous au réseau de chaleur. On peut comparer le réseau de chaleur avec une chaudière qui produit de la chaleur pour le chauffage d’une maison ou d’un immeuble. L’échelle est juste plus grande, car cette grosse chaudière alimente un ensemble de bâtiments, un quartier ou même une ville.
Le réseau de chaleur est composé :
- d’une ou plusieurs chaufferies, qui ont pour rôle de produire la chaleur sous forme d’eau chaude ou de vapeur ;
- d’un réseau de distribution, appelé réseau primaire, qui assure la distribution de la chaleur jusqu’à l’entrée des bâtiments ;
- et d’un ensemble de sous-stations d’échange qui transfèrent la chaleur au réseau secondaire, que sont les radiateurs du bâtiment.
La production du chauffage étant réalisée à grande échelle, cela permet :
• d’opter pour des moyens d’approvisionnement renouvelables comme le bois énergie (biomasse) ;
• d’obtenir des rendements de production bien supérieurs.
Le réseau de froid fonctionne de la même manière que le chauffage urbain, mais dans le sens inverse : la chaleur des bâtiments est évacuée à l’aide d’une boucle d’eau froide vers une centrale de refroidissement. Cette chaleur est souvent rejetée dans l’air ou dans l’eau.
Quels travaux sont nécessaires pour raccorder un bâtiment à un réseau de froid ?
Il faut à minima prévoir le raccordement du bâtiment au réseau (voirie, tranchées…) et la pose d’échangeurs.
Pourquoi raccorder un bâtiment tertiaire à un réseau de froid ?
Le raccordement à un réseau de froid est très intéressant pour les propriétaires de bâtiments tertiaires car il possède un rendement bien meilleur que les autres solutions de climatisation pour refroidir un bâtiment de grande surface.
Décret tertiaire et hausse des prix de l’énergie
La hausse des prix du gaz et de l’électricité impacte durement les entreprises, dont les entreprises de services, certaines ayant même vu leur facture multipliée par 5 ou 61.
Si elles ont été protégées par la baisse de la taxe sur l’électricité (TICFE) et l’augmentation du volume de vente d’électricité à bas prix aux fournisseurs alternatifs, beaucoup continuent de souffrir de l’inflation.
Alors que le contexte règlementaire (décret tertiaire) oblige les propriétaires de bâtiments tertiaires à réduire leur consommation d’énergie, il est plus que jamais rentable pour eux d’investir dans des travaux d’économies d’énergie.